
Hypervoix
Se faire les porte-paroles des freins et opportunités des assistants vocaux intelligents
Avec l’usage croissant des assistants vocaux, une hybridation des interfaces pourrait-elle modifier nos interactions avec le numérique ? La multiplicité des interfaces pose-t-elle une nouvelle forme de complexité dans leurs développement et usages ? Allons-nous vers de nouvelles façons d’interagir avec le numérique et, par extension, vers de nouveaux imaginaires ?
Initiée par la Fing, l’expédition Hypervoix est une exploration des promesses, mais aussi des illusions, portées par les nouvelles interfaces humain-machine, et en particulier les interfaces à commande vocale. Menée en collaboration avec l’Université Toulouse-Jean Jaurès, le laboratoire LLA-CRÉATIS, l’ESA Pyrénées et Postillon-Prospective, la démarche Hypervoix se propose de rendre compte des usages possibles qui pourraient se développer et des enjeux de conception qui se posent pour ces dispositifs.
Quatre design fictions — à la fois visuelles et sonores — ont été développées, puis mises en débat lors d’un atelier grand public. Les participant(e)s étaient invité(e)s à exprimer leurs perceptions de ces futurs possibles, en fonction de leur degré de souhaitabilité.

↑ La cartographie des intersections entre les enjeux technologiques et sociétaux, explorés par Hypervoix et Postillon-Prospective.

↑ Dans le scénario Végétalk, des pièges sonores donnent la parole aux arbres pour les aider à se défendre face à la déforestation illégale. L’anthropomorphisme est ici assumé et exacerbé pour jouer sur des ressorts émotionnels et ainsi servir la cause d’activistes environnementaux.
La conclusion de cette expédition en futurs inconnus a mis en évidence les avantages et les points de vigilance soulevés par le déploiement des assistants vocaux. L’analyse de cette matière prospective s’est doublée d’un ensemble de recommandations aux partenaires de la démarche (Société Générale, Renault, La Poste et la MAIF), ainsi qu’aux conceptrices et concepteurs d’interfaces vocales.
Ces pistes d’action ont couvert un large éventail d’enjeux, plus que jamais d’actualité :
- L’intégration de ces technologies dans des contextes variés,
- La transparence du fonctionnement des systèmes intelligents,
- Le respect de la vie privée,
- Les impératif d’inclusion, de représentativité et de protection des publics vulnérables.
Hypervoix s’inscrit plus largement dans les réflexions prospectives menées par Postillon-Prospective, une initiative conjointe entre notre studio et la designer Zoé Aegerter. Postillon-Prospective explore les frictions autour de ces technologies « parlantes » : caractère intrusif, surabondance d’informations, fantasme de la neutralité, manque d’interopérabilité des systèmes entre eux, etc. La démarche se veut participative et ouverte à la collaboration avec les acteurs publics ou privés intéressés par le sujet des assistants vocaux et de la parole numérique.

↑ Le scénario PsyCar imagine un futur où les véhicules autonomes endossent le rôle de psychologues, offrant un voyage intérieur le temps d’un déplacement urbain.