Dessin d’un oiseau de proie apprivoisé attaquant un drone sous les instructions d’un dresseur posé sur un toit d’immeuble

Animals of the Smart City

La vie secrète des animaux dans l’angle mort de l’urbain connecté

Carte Blanche

2015

Figure emblématique de l’Innovation avec un grand I, la Smart City cristallise bien de fantasmes, fortement influencés par d’anciens, mais persistants, mythes de sécurité et d’efficience. Ces croyances se trouvent remises au goût du jour, à l’aune des technologies numériques imbriquées dans le tissu urbain.

Parmi les nombreuses frictions et incertitudes qui traversent les smart cities, les animaux relèvent de l’angle mort et de l’impensé. Les différentes initiatives de villes intelligentes n’envisagent ni la présence de la faune sauvage ni celle d’animaux domestiques dans leurs programmes de développement. Dès lors, quels pourraient être les enjeux liés à la présence d’animaux dans une ville intelligente ? Qu’est-ce que la prise en compte de la faune pourrait changer au sein même de l’infrastructure urbaine d’une part, et d’autre part pour le comportement des animaux, domestiques comme sauvages ?

Notre projet de recherche-fiction au long cours Animals of the Smart City décline la fable du premier bug — cet insecte coincé dans les transistors des premiers ordinateurs qui aurait créé la première erreur informatique — à l’échelle de la ville. En fil rouge des extrapolations, comment l’animalité, et cet instinct qui lui est propre, s’expriment dans cet espace sous contrôle et pétri de technologies dites prédictives ?

Dessin d’un oiseau de proie apprivoisé attaquant en plein vol un drone sous les instructions d’un dresseur posé sur un toit d’immeuble
Dessin d’un oiseau de proie emportant dans ses serres le colis qu’il vient de voler au drone qu’il a neutralisé

↑  Les Falcon Punch sont des pillards de « haut vol » qui font appel à des oiseaux de proie pour intercepter et dépouiller les drones de livraison qui parcourent les cieux de la ville.

Série de dessins montrant un homme vêtu d’une fausse peau lui permettant de se cacher et dormir sous l’apparence d’un chien
Un réfugié et sa fausse peau de chien regardant son portable dans une ruelle à côté d’un chien errant accostant une passante

↑  Dans une ville d’Athènes hyperconnectée, « Les Fils de Kyôn » sont une communauté solidaire de réfugiés qui ont noué une alliance avec les milliers de chiens errants de la ville afin de se soustraire aux yeux numériques des autorités qui les traquent.

Un graphique avec un axe Vie Sauvage ou Animaux domestiques en abscisse, et la Smart City comme Émancipation ou Contrôle en ordonnée

↑  Aperçu de la matrice de spéculation pour classer les premières pistes de scénarios spéculatifs, identifier les axes d’exploration manquants et articuler les fictions avec cohérence au sein de grandes familles de récits.

Un schéma méthodologique divisé en colonnes, montrant les liens entre les différentes étapes de la conception de scénarios de design fiction selon un triptyque conception-développement-livraison

↑  Aperçu du canevas de spéculation testé pour développer les scénarios d’Animals of the Smart City.