Le défi : se dépasser pour se mesurer à une nature déchaînée.
Pour la Délégation du Pays de Retz, Département de Loire-Atlantique (2018)
Un des scénarios spéculatifs imaginés pour une série de sessions de débats animées à l’occasion des rencontres territoriales du sport, organisées par le Département de Loire-Atlantique en Décembre 2018. Ces temps de projection et de discussion ont croisé les réflexions et prises de position des acteurs du monde sportif, élus locaux, partenaires associatifs et habitants du Pays de Retz.
En 2050, et comme depuis plus de deux décennies, le Pays de Retz n’échappe pas à des conditions météorologiques extrêmes, directs et sinistres résultats d’un dérèglement climatique que l’on aura pas su maîtriser. Constamment balayé par les bourrasques, régulièrement inondé en hiver et asséché en été, le territoire s’est d’abord effondré pour mieux rebondir de manière inattendue en développant un patrimoine météorologique unique en France.
En effet, les impitoyables conditions climatiques qui malmènent le territoire se sont révélées être la source de nouveaux sports extrêmes qui attirent de plus en plus les amateurs de résilience forte au bouleversement climatique. Les acteurs du Pays de Retz se sont inspirés des Jeux Météorologiques, apparus en 2042 en Floride, pour proposer accueillir de nouveaux sports ou des variantes de pratiques existantes. Chacune possède un dénominateur commun : elle convoque le dépassement physique et mental de soi pour affronter les éléments qui se déchaînent. Parmi les nouvelles disciplines de sports extrêmétéorologiques, citons :
- Le cerf-volant humain, où le sportif est harnaché solidement au sol avant de laisser décoller par les bourrasques et effectuer des figures acrobatiques en l’air, tirant profit des courants affrontés.
- La surnage en inondation et sa variante l’apnondation (pratique de l’apnée en pleine montée des eaux), qui s’apparente à une course d’orientation sur un territoire plongé sous les eaux.
- Le kitempête, où les plus téméraires affrontent les vagues déferlantes entre mer et air.
- Le contre-vent, où un groupe cherche à progresser face à un vent fort sur une distance donnée (ex : le 5km rafalé). Sa variante amphibie, le combiné “contre-vent et marée”, propose d’affronter sur terre les vents venus du large pour atteindre les côtes et atteindre une mer qui remonte alors.
- Le trekanicule, où il convient de parcourir un maximum de distance avant le malaise.
Autrefois, le territoire du Pays de Retz se voulait attractif parce qu’il présentait toutes les conditions favorables à la détente, à l’agrément, au repos. Aujourd’hui, son attractivité repose sur tout l’inverse : un caractère hostile, un territoire tourmenté à la géométrie façonné par les coups durs de la nature. Une constante reste cependant : la saisonnalité, tant les conditions météorologiques et les pratiques sportives varient selon la dureté de l’hiver ou la rigueur de l’été.